Depuis quelques années, la pratique régulière de l’activité physique est fortement valorisée en France, que ce soit à travers les campagnes nationales de nutrition-santé (« manger-bouger »), à travers les médias ou même la publicité.
Mais lorsqu’à titre individuel, nous décidons de « nous y mettre », il n’est pas toujours facile de savoir quelle activité choisir, ni d’évaluer nos capacités. Un choix inadapté peut conduire à se décourager rapidement, ou à se blesser. Voici quelques repères simples pour adopter la bonne démarche.

Conférence du Dr Antoine Bruneau

Conférence animée par le Dr Antoine Bruneau, praticien au Centre Régional de Médecine du Sport.

Sédentarité et activité physique

Aujourd’hui, notamment à cause du développement de l’informatique et des divertissements sur écran, la majeure partie de la population est sédentaire, au sens médical du terme. C’est-à-dire qu’elle passe plusieurs heures par jour assise devant un ordinateur ou une télévision. Contrairement à certaines idées reçues, il ne suffit pas de faire une heure de jogging par semaine pour avoir un comportement sain et « sportif », surtout si l’on passe le reste du temps assis et que l’on se déplace exclusivement en voiture !

À l’inverse, ce que les médecins appellent « activité physique » ne désigne pas forcément une pratique sportive. De nombreuses actions du quotidien nécessitent une certaine dynamique, comme simplement marcher, s’habiller, faire ses courses… Il ne faut pas hésiter à intégrer dans le calcul du temps « actif » les heures passées à faire du ménage ! Dans le domaine des déplacements, il est facile de solliciter le corps en privilégiant la marche à pied ou le vélo. Enfin, il faut considérer les activités de loisir comme le bricolage, le jardinage, et bien sûr les sports. 

Des bienfaits prouvés sur la santé

De nombreuses études ont démontré l’impact très positif d’une activité physique régulière sur la santé, à la fois en termes préventifs et curatifs. Avec quelques repères pour fixer le seuil minimal d’efficacité : 30 minutes chaque jour de marche « dynamique » ou 10 000 pas, ou encore 250 minutes par semaine d’activité physique modérée.
Cela contribue, par exemple, à éviter l’apparition du diabète ou de l’hypertension artérielle. En prévention secondaire, après une maladie ou un accident cardiaque, cela réduit le risque de récidive ou permet de diminuer le nombre de médicaments. Il a été scientifiquement prouvé que l’activité physique régulière est 10 fois plus efficace qu’un médicament antiagrégant plaquettaire pour éviter la récidive d’un AVC.

Les freins et motivations

Comme le tabac, la sédentarité est addictive. Elle s’accompagne donc de freins d’ordre psychologique face à l’idée d’exercer une activité physique ou sportive. Les motifs les plus couramment cités comme « je n’ai pas le temps » ou « c’est trop cher » cachent en général une réalité toute simple : « je n’ai pas vraiment le courage de faire cet effort contraignant » ! Il est donc important de travailler sur ces freins afin d’en prendre conscience.

Il faut ensuite savoir déterminer ses motivations. Celles-ci diffèrent d’une personne à l’autre : cela peut être l’envie de rencontrer d’autres personnes, de perdre du poids, de faire quelque chose de bien pour soi-même, etc. Bien souvent, cette prise de conscience facilite à la fois le passage à l’acte et le choix de l’activité.

Comment choisir l’activité qui me convient ?

Le premier critère de choix est la motivation identifiée, qui oriente vers une pratique répondant aux aspirations réelles : sport d’équipe, groupe de marche, abonnement en salle de fitness… L’éventail de propositions est particulièrement vaste aujourd’hui.

Si l’on souhaite également choisir sa pratique sportive en fonction du niveau d’effort demandé, il existe un outil facile d’accès : la classification de Mitchell, qui classe tous les types de sport selon le niveau d’endurance et de force qu’ils sollicitent, notamment sur le plan cardiaque.

Comment évaluer et éviter les risques ?

Entre 20 et 40 ans, en l’absence de contre-indication médicale avérée, tout le monde peut exercer une activité physique ou sportive régulière. C’est même fortement recommandé, comme nous l’avons vu plus haut.
À partir de 50 ans, il est prudent de réaliser un bilan de santé auprès de son médecin traitant avant de se lancer.
Il faut également demander un avis médical en cas de facteur aggravant comme le diabète, l’hypertension, le cholestérol, le tabagisme, ou certains antécédents familiaux…
Enfin, un diagnostic cardiaque est conseillé dans le cas de certains sports particulièrement intenses, que ce soit en compétition ou pas.

Vers qui se tourner ?

Vers votre médecin généraliste ou un médecin spécialiste de l’activité physique et sportive.
Une « Maison du sport-santé » devrait voir le jour à Angers en 2019, issue d’un partenariat entre la municipalité, le CHU et un groupe mutualiste. Elle proposera notamment des consultations et des prescriptions personnalisées d’activité physique.

Le Centre Régional de Médecine du Sport

Le Centre Régional de Médecine du Sport du CHU d’Angers assure le suivi des sportifs, dont les sportifs de haut niveau : explorations fonctionnelles complémentaires des pathologies de l'exercice, explorations des maladies vasculaires à l'effort, suivi physiologique de l'entraînement.
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