Depuis 2021, le Gouvernement a structuré une démarche visant à favoriser la mise en place d’environnements favorables au développement de l’enfant, depuis le début de la grossesse jusqu’à ses 2 ans.
Cette période dite « des 1000 premiers jours », est une période cruciale durant laquelle le cerveau et le corps évoluent et se développent à une vitesse particulièrement rapide.

Ainsi, à la naissance, le cerveau d’un nouveau-né pèse environ le quart de celui d’un adulte.
Au cours de la première année de vie, le cerveau double de volume et entre 3 ans et 4 ans, il aura triplé. Les environnements dans lesquels grandit l’enfant et ses premières expériences de vie ont un impact majeur sur ce développement cérébral et peuvent ainsi durablement influencer son développement et sa santé à l’âge adulte, positivement comme négativement.

Finalement, plus précocement dans la vie on est exposé à un environnement défavorable, plus l'impact sur la santé à l'âge adulte sera important et plus le risque d'être atteint de certaines maladies sera important. Mais l’inverse est également vrai, et un environnement favorable améliore la santé future. Les 1000 jours représente une vraie fenêtre d'opportunité pour agir en prévention !
Parmi les priorités listées par le Gouvernement, figure le besoin d’améliorer l’accompagnement des parents dans leur parentalité durant cette période et de proposer un accompagnement renforcé selon leurs besoins et vulnérabilités.
 
Dans ce contexte, les prises en charge et les accompagnements proposés par le CHU d’Angers visent l’enfant, mais également ses parents et sa famille.
Ainsi, pour soutenir la parentalité et repérer d’éventuelle fragilités en termes de santé mentale sur cette période périnatale, une offre spécifique a été développée :

 
Entretien prénatal précoce
S’il peut être assuré en ville (par un gynécologue, une sage-femme ou un médecin généraliste), ce temps d’échange (sans examen clinique associé) est désormais proposé par les équipes hospitalières du CHU dès le 4e mois de grossesse. Il permet d’évoquer les attentes de la parturiente, définir les besoins d’accompagnement au cours de la grossesse, d’envisager un projet de naissance si elle le souhaite. Cet entretien prend en compte la dimension psychologique et émotionnelle, ainsi que l’environnement social de la grossesse. L’objectif est également de détecter précocement des situations problématiques (précarité, addiction, fragilité psychique, etc.) et d’orienter la femme enceinte rapidement pour une prise en charge personnalisée.
 
Consultation de dépistage et de prévention prénatale (CoDEPP)
Proposée à toutes les patientes lors de leur première échographie au CHU, elle permet de réaliser des dépistages au regard des facteurs de risque que présente chaque patiente (âge maternel, obésité, addiction, antécédents obstétricaux, etc.), d’adapter les messages de prévention et l’orientation du suivi de la grossesse. Ainsi, selon les besoins identifiés durant cette consultation médicale de dépistage, la patiente peut être  adressée graduellement, soit vers une sage-femme libérale, soit vers un médecin généraliste soit vers un gynécologue-obstétricien.
 
Entretien post-natal précoce
Ce rendez-vous est proposé entre la 4e et la 8e semaine suivant l’accouchement par les sages-femmes du CHU ou libérales. Il permet d’accompagner et dépister les fragilités psychologiques de la mère et d’éventuelles difficultés à créer le lien mère / enfant. Selon les circonstances de l’accouchement, cet entretien pourra être proposé durant le séjour à la maternité au CHU pour repérer précocement d’éventuels troubles psychiques.
 
L’Équipe transversale d’accompagnement en psychiatrie périnatale (ETAPP) 
Cette équipe pluri-professionnelle conjointe CHU d’Angers-Cesame (centre de santé mentale angevin), mobilisable par des professionnels de santé de ville ou hospitaliers, accompagne les personnes avec un projet d’enfant, en pré et post-partum, mais aussi le co-parent et les enfants jusqu’à 2 ans en proposant des parcours de soins gradués, coordonnés et intégrés avec pour objectifs :
 
  • Le repérage précoce des situations à risque parental et des situations de vulnérabilité chez la personne enceinte, le co parent, le bébé, mais également dans la relation parents-bébé (perte fœtale, difficultés relationnelles, souffrance psychique infantile, séparation parent-bébé, trouble de l’attachement, etc) ;
  • L’évaluation rapide et gratuite pluridisciplinaire ;
  • La prise en charge adaptée avec différentes ressources ;
  • La mise en place d’un traitement médicamenteux si besoin.

Le regard de nos professionnels 

« Des fragilités bien spécifiques peuvent être retrouvées et il est capital de les identifier précocement, en anté-natal ou en post-partum, afin de mettre en place le soutien et les prises en charge adaptés. Les enjeux sont multiples, puisqu’ils touchent la personne enceinte, le co-parents, son entourage, mais également l’enfant né ou à venir », précise le Dr Elise Riquin, pédopsychiatre au CHU d’Angers.
« La bonne santé mentale des personnes entourant l’enfant garantira également un environnement précoce favorable au développement de l’enfant, base de son devenir à l’âge adulte. »
 
« Les pathologies psychiatriques de la femme enceinte sont bien spécifiques et ne peuvent être comparées et prises en charge comme celles d’une patiente « classique », explique le Dr Philippe Gillard, gynécologue-obstétricien au CHU d’Angers. La période du péri-partum est particulière avec des fragilités bien spécifiques et bien identifiées. »